Le sixième et avant-dernier  jour de ces championnats du monde de tennis de table, disputés en Andalousie jusqu’à ce samedi 12 novembre, a été radieux pour l’équipe de France. Alexandra Saint-Pierre, pour ses premiers Mondiaux, est devenue championne du monde en classe 5. Chapeau bas. Quatre Tricolores ont décroché leur place en finale du tableau individuel. Matéo Bohéas, lui, a buté en demi-finale sur l’intouchable Chojonowski.

Alexandra Saint-Pierre, 24 ans, a terminé cette journée de folie de la plus belles des manières pour les Bleus. La sociétaire de Bois-Guillaume est la nouvelle reine mondiale de la Classe 5. Impériale, en finale, elle a mis au supplice la Thaïlandaise Sringam, invitée surprise de cette finale. « D’un naturel plutôt réservé, elle s’est beaucoup encouragée, il y a eu pas mal de cris et une forte émotion après le dernier point, raconte Roza Soposki. Elle venait pour ce titre mais c’était sa première sélection en Bleu. Cela aurait pu la perturber. » Il n’en fut rien. Elle a dégagé beaucoup de sérénité, de lucidité et de maturité.

Grenade a pris des airs tricolores ce vendredi 11 novembre. Parmi les six Français en lice, cinq d’entre eux ont connu un sans-faute. Remarquable. «  On a vécu une superbe journée, se réjouit, la responsable de la délégation France. Deux de nos sportifs vont jouer ce samedi leur première finale de championnats du monde. On veut d’autres Marseillaises. » Il s’agit de Maxime Thomas en classe 4 et de Thomas Bouvais, en classe 8.

Quatre finales ce samedi
Le premier nommé a parfaitement lancé la journée tricolore. Escorté par un début de compétition maîtrisé et rondement mené, le Lyonnais de Charcot TT s’est offert le double champion du monde en titre, le Turc Turan, en trois manches sèches. « Il a maîtrisé sa demi-finale de bout en bout, apprécie Roza Soposki. Il a parfaitement réussi à mettre en place ce qu’il travaille au quotidien. » Maxime Thomas défiera en finale le Coréen Kim Jung-Gil (n°7 mondial) qui s’est défait dans l’autre demi-finale de son compatriote Kim Young-Gun (n°2).

Thomas Bouvais, lui, est allé chercher au plus profond de lui-même sa première finale de championnat majeur. Très solide et appliqué tactiquement contre l’Anglais Shilton en 8e de finale jeudi, il a su s’extirper du piège croate que représentait le jeune Zohil au terme d’une partie en cinq manches de haute volée. Thomas Bouvais faisait des matches à rallonge une mode en ce jour d’Armistice en France. En quart de finale, un autre Anglais, Wilson, n°2 mondial, se présentait sur sa route. Là encore, Thomas Bouvais montrait une solidité mentale de circonstance pour l’emporter 16-14, non sans avoir sauvé deux balles de match. « Quand on sait ce que Thomas a traversé ces dernières années, on ne peut que saluer sa performance, explique Roza Soposki. Il a été combatif, solide et ne s’est jamais affolé même quand les parties s’engageaient mal. » Le joueur de Levallois affrontera l’Ukrainien Viktor Didukh, n° 1 mondial, champion du monde et paralympique en titre.

Les deux autres finalistes français sont des joueurs rompus à ces matches pour la médaille d’or. Cela n’enlève évidemment rien à leur mérite… Bien au contraire, quand on sait que confirmer est toujours le plus difficile en sport.

Onze médailles et un titre assurés

Honneur aux femmes et à Thu Kamkasomphou. Ennuyée par des pépins physiques cette année, la Rennaise arrivait sur ces Mondiaux avec peu de repères. Progressivement, elle a su élever son niveau de jeu pour jouer un quart et une demi-finale de grade qualité. En l’absence des Chinoises, Thu Kamkasomphou, n°2 au monde, jouera une finale indécise contre la Norvégienne Dahlen, en tête du classement mondial. «  Ce sera vraiment 50-50 en finale, estime la référente du ping handisport français. Mais voir Thu hausser son niveau de jeu au fil des tours est très positif. »

Il terminera ce samedi de finales à la française. Fabien Lamirault, double champion du monde et double champion paralympique en titre est également monté en puissance au fil des tours. Et le premier set de sa demi-finale contre Cha est sans doute la preuve la plus marquante. Mené 3-9, le Marseillais a littéralement renversé le Coréen pour remporter cette manche initiale 11-9. Fabien Lamirault retrouvait alors cette force tranquille qui le caractérise pour étouffer son adversaire et ne lui laisser que des miettes. Il trouvera sur sa route en finale, son meilleur ennemi, le Polonais Czuper.

Avant cette dernière journée, la France, qui a décroché quatre médailles de bronze à l’issue des épreuves de doubles, terminera avec sept médailles en simple, dont un titre. En espérant que la Marseillaise devienne l’air à la mode en Espagne ce samedi.

 

Les résultats de vendredi.
¼ de finale.
Classe 8M.  Zohil (Cro) – Bouvais : 2-3.
Classe 10M. Sillapakong (Thai) – Bohéas : 0-3.

½ finale.
Classe 4M. Turan (Tur) – Thomas : 0-3.
Classe 8F. Kamkasomphou – Van Hoof (Hol) : 3-0.
Classe 2M. Lamirault – Cha (Cor) : 3-0.
Classe 8M. Bouvais – Wilson (GB) : 3-2. Chojnowski (Pol) – Bohéas : 3-0.

Finale.
Classe 5F : Sringam (Thai) – Saint-Pierre : 0-3.

Les finales de samedi.
Classe 8F (10 h). Dahlen (Nor) – Kamkasomphou.
Classe 4M (12 h 15). Thomas – Kim jung-Gil (Cor).
Classe 8M (14 h). Didukh (Ukr) – Bouvais.
Classe 2M (19 h). Lamirault – Czuper (Pol).